Fédération Française des Amis de la Vieille Amérique

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Expédition Black Hills 1874

  • Le 19/02/2025

Camp organisé par l'AWA sud mi janvier 2025.

Journal de Samuel J.Article non tronché disponible via ce lien (3.5 Mo)

 

Journal de Samuel J. BOWLES 

Reporter pour le NY Tribune

 

Expédition Black Hills, 1874.




 



 

Arrivée au fort Langtry

Présentations aux officiers et aux membres du 2e de cavalerie. Accueil cordial. Montage de mon campement pour les mois à venir.

 

Drills, travaux d'entretien et tâches de la vie quotidienne rythment les journées.

Je me livre à quelques interviews des uns et des autres et participe même à quelques ateliers, comme le marquage des caisses de munitions pour nouer des liens d'amitié avec quelques soldats.

Repas étonnamment bons et préparés par une équipe visiblement rompue à cet exercice.

Soirées festives au son des instruments et des chants auprès du poêle du réfectoire.

 



 

Seconde classe Cassidy BENSON

Menuisier

150 à 300 caisses à fabriquer en 3 mois

Découpe des différentes parties, assemblage, peinture, marquages aux pochoirs…

Un gabarit fabriqué pour l'occasion lui permet un gain de temps considérable à chacune des étapes de réalisation si bien qu’il ne lui faut pas plus d’une demie heure pour terminer une caisse. Ainsi, 300h de travail effectif lui seront nécessaires pour atteindre l’objectif minimum fixé! 

 

L’atelier qu’il partage avec son ami “Major” (qui n'est que sergent) faisant caisse de résonance à chaque coup de marteau, il est à craindre que leur surdité déjà prononcée s’aggrave considérablement d’ici le départ de l’expédition…

 

Ces contenants permetteront l’emport de munitions pour Colt 45, de quoi alimenter aussi les 2 gatlings de l'expédition.

M. Benson réalise également des cercueils neufs… à l'occasion !

 



 

L’armée recrute !

5 arikaras et crows furent engagés comme éclaireurs.

Tribus ennemies des sioux.

L'une après l'autre, les recrues indiennes se sont présentées au 1er sergent Sackett pour recevoir contre signature 50 cents, un uniforme, une carabine et un cheval.

Nous verrons vite combien d'entre eux resteront et combien disparaîtront avec ces dotations gouvernementales.

 

 







 

Évangélisation des sauvages

 

Les dames du fort ne reculent devant rien pour prêcher la bonne parole et convertir les éclaireurs avec un succès tout relatif.

 

Première sortie en solitaire 

 

Laissé en arrière par le corps expéditionnaire je suis parti, seul, armé de mon carnet et d'une flasque au mépris des dangers de cette nature hostile, à l'assaut d'un sommet qui promettait un merveilleux point de vue sur la  chaîne montagneuse dont certains flancs semblent avoir été découpés par la hache de quelque antique géant.

 

 

Ascension difficile et périlleuse. Aucune trace des militaires que je tentais de rejoindre, mais au détour d'un sentier par lequel doit s'écouler l'eau de pluie par temps humide j'ai découvert un amas d'objets indiens : boucles d'oreilles, pochettes perlées, flèches, ….  J'ai conservé un bijou en souvenir pour mieux le reproduire dans mon article. (J'apprendrai par la suite qu'il s'agissait d'un lieu de prières, me rappelant bien trop tard le caractère sacré de ces collines pour les sioux.)

Je tâcherai d'en apprendre davantage sur cette pratique et sur la culture de ce peuple promis à l'extinction, afin qu'ils ne sombrent pas totalement dans l'oubli.

 

 

Sommet atteint !

Le soleil couchant offrait un spectacle à couper le souffle dont j'étais l'unique spectateur.

Pas même lors de l'expédition le long de la rivière Yellowstone il ne m'avait été donné de contempler pareille merveille !

 







 

Rédaction d’une première édition spéciale manuscrite 

 



 

Pvt. Thomas Sackett 

Collectionneur de tout ce qu'il trouve : dés, les As de jeux de cartes, couteaux, … Il aurait probablement préféré collectionner les amis, mais son caractère de cochon semble rendre la chose difficile.

 

Malgré son statut de vétéran du 2e de cavalerie, il n'est toujours que simple soldat… Ses frères d'armes me confient à voix basse que son incompétence, son manque de discipline et son insolence n'y seraient pas étrangers…

 



 

Terreur sur Fort Langtry

Drames en pagaille autour des frères Sackett.

Les mots “viols” et “tir dans le dos” ont été prononcés sous le couvert de l'anonymat…

 

Killer Kid Sackett aurait abusé de la jeune Martine Benson avant de devoir l'épouser pour des raisons que la morale laisse deviner.

 

 

Thadeus, l'ainé de la terrible fratrie se serait autoproclamé Maire afin de couvrir les odieux méfaits familiaux.

 

Le dernier : Thomas Whitney Samuel Sackett est un alcoolique notoire et un tricheur avéré. Presque un enfant de cœur en comparaison.

 




 

DÉMENTI exigé par le clan Sackett

Martine Sackett, ex Benson : Traitée comme une souillon, une esclave par ses frères dans sa jeunesse, elle déclare avoir découvert l'amour et retrouvé goût à la vie auprès de son Roméo, Kid Sackett qu’elle tient blanchir des horreurs qui ont pu être lancées par ses frères à son encontre.



 

Sous la protection du drapeau

 

Les témoins de ces faits aussi honteux que répréhensibles me confient ne pas s'être engagé par vocation, mais par crainte de la violence qui s'est emparée de la région.

La protection de l'institution bien plus que le sens du devoir envers ses compatriotes, voilà où nous en sommes rendus !

Combien de temps encore ces criminels vont-ils encore terroriser fort Langtry et des alentours ?

 

Ces histoires sordides ne trouveront bien évidemment aucune place dans les colonnes d’un journal respectable comme le NY Tribune, mais je pense que le Bismark Tribune pourrait en faire sa Une.

 





 

Pvt BASS

nouvelle recrue, ses motivations sont la quête d'aventure, d'action et l'esprit de camaraderie.

Ces belles valeurs sont aussi rafraîchissantes à noter que tant d'autres ne m'ont parlé que de la solde, qui pourtant peine à tomber avec régularité.

 





 

EL DORADO

 

Le caporal D. White de retour d'une partie de chasse à l'ours avec l'éclaireur Bloody Knife aurait découvert à son retour des paillettes d'or sur ses bottes ! 

Il ont traversé tant de ruisseaux qu'il est impossible de retrouver le lieu précis de ce gisement. Mais à n'en plus douter, il y a bien de l'or dans les black hills !

La suite de l'expédition s'annonce donc prometteuse et les hommes se sont tous mis à inspecter leurs semelles…

 



 

Premier Lieutenant David White 

 

Neveu du général G..A. Custer.

Un peloton d'une quinzaine d'hommes en armes s'adonnent sous ses ordres au drill.

Certains semblent tombés de leur lit, quand aux autres tirés d'un hospice. Toutefois, le fier et fringant 1er Lieutenant White se veut rassurant car tous sont d'authentiques vétérans de la guerre de sécession.

 



 

Photographe de l’expédition

 

Émile White, l’épouse du 1er Lieutenant, à immortalisé la troupe au complet, ainsi que votre serviteur grâce à l'une des 40 plaques de verre qu'elle a emporté pour couvrir cette expédition.

 

Géomètre Aurelius Cole et son assistante Polly Brown

 

Aide géomètre du capitaine Ludlow.

Objectif : effectuer des relevés géologiques et topographiques de la région.

A œuvré pour la Northern Pacific Railroad après la guerre.

Il est accompagné de Miss Polly Brown qui l'assiste dans son exercice.

Miss Brown fait montre d'un esprit éveillé pour une femme et a un avis sur tout… Sur certains sujets, je me contenterais de dire qu'elle a surtout un avis. 

 






 

Distribution

 

Dotations de cartouches, biscuits et kit de mercerie.

Visite médicale

 

Le commandant M. Turner est actuellement le plus haut gradé de l'armée fédérale sur place, mais il m'explique qu'en tant que médecin il n'est pas habilité à commander les troupes.

Après le drill du jour, les hommes reçurent une vaccination contre la petite vérole, suivie d'une auscultation de routine.

Un cas de “phtisie galopante” est détecté chez un éclaireur. Rien de bien inquiétant rassure le commandant Turner… 

 






 

Discours d'avant le départ de l'expédition

 

La presse et les scientifiques ont été présentés aux troupes. Des annonces de récompenses ont été formulées pour toute découverte d'or par le 1er Lieutenant et par moi même au nom de l’honorable patron du NY Tribune, Mr Horace Greeley.

Les enjeux sont d'importance et toute la nation  a hâte de découvrir de quelles ressources naturelles sont dotées ces régions inexplorées et en quelles quantités.

 

 

Pvt Philipp Édouard Louis

 

Victime d'une blessure au crâne lors de la bataille de Gettysburg, du côté des gris annonce t-il fièrement. Il est le symbole de la ré-union réussie de notre belle nation, mais aussi des affres de cette triste guerre.

Le pauvre homme est défiguré et ne trouvera jamais femme…

Il tient des propos à la limite de la cohérence pour vous affirmer tout le contraire dans la phrase suivante. Seule une indienne qui ne parle pas notre langue semble s'être attachée à lui. 

 

Premier sergent Sackett

 

Ancien sudiste : Il a combattu sur les champs de Bullrun et Gettysburg. Après avoir signé un certificat d'allégeance il s'est engagé dans l'armée et commande aujourd'hui la compagnie A du 2e de cavalerie ici à fort Langtry.

 









 

Pvt Cody

 

Originaire de Brême, il a quitté son Allemagne natale pour gagner Philadelphie avant d'intégrer l'armée des États-Unis d'Amérique.

La ville voisine de Bismark accueille bon nombre de colons germaniques et le directeur du Bismark Tribune à envoyé un reporter couvrir l'expédition dans l'espoir que la découverte d'or transformera la ville.

D'après mes recherches le Général Custer et ce colonel à la retraite reconverti en patron de presse sont des amis intimes et ils auraient déjà décidé d' accorder au Bismarck tribune l'exclusivité en cas de bonne nouvelle…

 

 

Macabre découverte 

 

Les restes de deux individus ont été découverts ce matin par nos éclaireurs. Les malheureux étaient criblés de flèches. Des traces de poneys non ferrés ont été relevées autour des lieux du crime…

Cela date de quelques mois compte tenu de leur état. Impossible de les identifier. Probablement des prospecteurs qui se sont laissés attirer dans ces collines par les rumeurs d'or. L'endroit n'est pas encore sécurisé et toute imprudence peut se payer cher.

 

Ascension difficile

Cheminant vers un sommet après la macabre découverte, certains montrent rapidement des signes de fatigue comme j'avais pu le redouter lors du drill… Mais comment reprocher à ces vétérans un peu de laisser-aller après ces dures années passées à combattre ? 

 

 

La colonne s'est donc étirée de façon fort peu stratégique et l'un des plus vaillant, PVT Papa, répète pour donner la cadence : TUER, TUER, TUER !!!

Aucun test de santé mentale n'est prévu dans l'armée et ce genre de personnage me semble aussi dangereux qu'instable. Espérons que les officiers sauront garder ces hommes dans la discipline.

 

Un ours et un énorme wapiti ont été aperçus. Les hommes ont tiré quelques cartouches. L'écho des détonations à dû effrayer autant les bêtes que les sioux, puisque nous n'avons plus croisé ni l'un ni l'autre de toute la journée.

 

Retour agité

 

L'un des éclaireurs ayant fait montre d'esprit de rébellion, il a passé un moment en détention pour s'apaiser avant d'être dégradé par le 1er Lieutenant Sackett. Le motif nous a échappé, mais il apparaît évident que ces sauvages ne seront jamais vraiment civilisés.



 

Banquet festif

 

Repas jovial partagé autour d'une longue tablée. Les verres s'entrechoquent et les rires retentissent. Ça sera relâche cet après-midi. 

Les officiers écluseront quelques bouteilles de champagne français à l'abri d'un auvent, avant de se lancer dans une petite partie de chasse pour traquer le gibier manqué le matin même lors de l'exploration.

 

Un Ours de belle taille sera tué faisant la fierté des chasseurs et de Bloody Knife qui l’à pisté des heures durant, et qui semble-t-il, aurait lui-même tiré le coup fatal, le 1er Lieutenant White étant trop aviné pour viser juste…

 



 

Nouvelles explorations 

 

C'est toujours sans heurts que se poursuit cette expédition. L'ambiance est celle d'une promenade dominicale s'effectuant au son de la fanfare du régiment. 

 



 

GOLD !!!

 

Réalisation d’une seconde édition spéciale manuscrite 

Numéro clamant avec la prudence que la sagesse m'impose à ce stade  la présence d’or dans les collines ! Quand le nouvel Eden rencontre l’EL DORADO.

 







 

PVT Thomas Whitney Sackett 

 

En délicatesse avec l'autorité. Si ce vétéran de la guerre civile n'est aujourd'hui que simple soldat, ce n'est du qu'au fait d'avoir été dégradé pour désobéissance envers son colonel. Il explique avoir contrevenu aux ordres en quittant son poste en plein echaud fourré pour aller chercher un compagnon d'arme blessé et à découvert sous un feu nourri, sauvant aussi le malheureux d'une mort certaine.

 

Il sait toutefois montrer du respect envers certains officiers comme c'est le cas pour le major Horace Sentenza, un sombre héros de la guerre qui parle régulièrement d'une tombe et qui se plaît à faire jouer l'orchestre dès qu'une nouvelle tête intègre le régiment…

 



 

Tempérance 

l'élégance n'existe pas là où règne l'enivrance!

Cette citation nous fut offerte par Mme Cathy R. lors d'une tea party entre les dames du fort, alors même que son époux ronflait ivre mort à l’autre bout du fort…

La vie des femmes du fort

 

Les épouses des officiers se réunissent autour du thé pour échanger quelques mondanités et confectionner des objets tels que des kits de toilettes et des écharpes pour le futur corps expéditionnaire.

Organiser des événements tel que le bal leur permet de briser la routine du quotidien d'une épouse d'officier qui consiste à attendre son homme en déployant, je cite : “ Des trésors d'ingéniosité pour améliorer le quotidien : aménagement du mobilier, cuisine, hygiène,....”

 

 

Après quelques confidences échangées, notamment sur le caractère “entier” de Madame Custer, elles m'ont fait part de leur plus grande crainte : “La cascade des briques !”

Rien à voir avec un endroit bucolique où partager un bon pic-nic, il s'agit là du surnom donné à un paragraphe du règlement de la vie militaire au fort selon lequel tout officier nouvellement arrivé peut exiger les appartements d'un de ses sous officiers.

Certaines ont embelli leurs quartiers des années durant pour finir par devoir les abandonner et aller dormir sous tente avec mari et enfants.

 

 

Un atelier de coiffure précéda le bal tant attendu pour lequel les plus belles tenues furent de sortie et au cours duquel fut joué, à mon plus grand étonnement, l'hymne sudiste “Dixie Land”! Personne n'a rechigné à danser… N'est ce pas là le signe que les affres de la guerre sont bel et bien derrière nous et que la grande nation américaine est prête à avancer, unie, vers sa glorieuse destinée ?

 

 

 

12 Août 1874, le Bismark Tribune rend compte en exclusivité de la présence d’or dans le Black Hills par la publications des notes personnelles de G.A. Custer. L’amitié liant le général et le directeur du journal, son ancien compagnon d’arme, justifie que le NY Tribune ne bénéficia pas de la primeur de cette annonce sensationnelle… 

 

 

Mon article est déjà en chemin et paraîtra dans les plus brefs délais en première page du plus grand journal du pays.

Nous avons été les derniers témoins de l'état originel de ces merveilleuses collines noires. 

Il appartient désormais au peuple américain d’aller y cueillir ce que Dieu y a placé pour lui, pour la grandeur et la prospérité des États-Unis d'Amérique.

 

AWA Sud